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Bataille navale du cap Sicié - par Diego De Mesa

Bataille navale du cap Sicié

L'Espagne et la Grande-Bretagne sont en guerre depuis 1739.

L'escadre espagnole cherche à amener des troupes à Gênes. Elle doit s'abriter à Toulon pour échapper aux Britanniques.

La France est en paix mais se prépare à entrer en guerre contre la Grande-Bretagne. La flotte française est basée à Toulon.

Élysée de Court La Bruyère a ordre de prendre la mer avec les Espagnols sous ses ordres.

Il doit forcer le blocus britannique. Mais, pour sauver les apparences, il doit éviter de tirer le premier.

Les forces franco-espagnoles sont composées de 3 escadres.

L'Escadre bleue, formant l'avant-garde, est composée des vaisseaux français suivants :

L'escadre blanche, formant le corps de bataille, est composée des vaisseaux français suivants :

Louis Guillouet d'Orvilliers sert dans cette escadre.

L'escadre blanche et bleue, formant l'arrière-garde, est composée des vaisseaux espagnols suivants :

La valeur au combat de deux types de navires est très différente du fait du calibre de l'artillerie embarquée :

En dehors de la ligne, on trouve des frégates, servant pour répéter les signaux faits par l'amiral :

La flotte franco-espagnole compte encore 2 brûlots et un navire-hôpital.

Les ordres donnés à Thomas Mathews sont :

Les forces Britanniques, au mouillage dans la rade d'Hyères, sont composées de 3 escadres.

L'escadre blanche, formant l'avant-garde, est composée des vaisseaux suivants :

L'escadre rouge, formant le centre, est composée des vaisseaux suivants :

L'escadre bleue, formant l'arrière-garde, est composée des vaisseaux suivants :

En dehors de la ligne de bataille et ne prenant pas part au combat, les Britanniques disposent :

François Joseph Paul de Grasse participe à son premier engagement naval sur le Diamant.

Les Franco-Espagnols appareillent le 8 février 1744, profitant d'un faible vent de nord qui tourne au nord-ouest.

Le 9 février 1744, les Espagnols, en arrière-garde, n'ont pas encore atteint la pleine mer. Avertis par leurs frégates, les Britanniques appareillent, mais le vent qui tourne au sud-ouest gêne la manœuvre.

Le 10 février 1744, la flotte franco-espagnole a formé sa ligne de bataille, cap au sud.

Les Britanniques apparaissent, au vent, sur l'arrière. Le vent tombe et finit par tourner à l'est.

Les Britanniques prennent leur ordre de bataille. De manière très classique, on se range par ordre d'ancienneté des amiraux.

En étant tribord amures, le commandant en chef se place au centre, le plus ancien à l'avant-garde et le plus jeune, à l'arrière-garde.

Or, en sortant de la rade d'Hyères, c'est Lestock et son escadre qui sont en tête. Mais bâbord amures... En conséquence, les divisions de l'escadre britanniques se mettent à permuter leurs positions.

Le 21 février 1744, vers 15 heures, Thomas Mathews hisse le signal ordonnant de former la ligne de bataille.

A ce moment-là, le corps de bataille britannique est à 4 miles nautiques environ à l'est des Franco-Espagnols.

Rowley, devant, à 5 milles et Lestock, en arrière est à environ 3 milles au nord-est des autres Britanniques.

À 18h30 heure solaire, la nuit commence à tomber. Les Britanniques ne sont pas encore en ligne. Thomas Mathews envoie son signal de nuit.

Les 4 lanternes aux haubans de misaine appuyés de 8 coups de canons, ordonnent de rester bâbord amure, cap au sud.

Thomas Mathews pense que ses subordonnés finiront de prendre leur place dans la ligne de bataille avant d'obéir au signal de nuit. Il n'en est rien.

Pendant la nuit, la flotte franco-espagnole dérive vers l'ouest. Les Britanniques dérivent également vers l'ouest, sauf Lestock qui est près de la côte. Il est emmené vers l'est par le courant et au matin, il est à 7 ou 8 milles à l'est du reste de l'escadre.

Le 22 février 1744 au lever du jour, Thomas Mathews renouvelle son signal de former la ligne. Les deux flottes engagent le combat en ligne de file.

À 7h30, Thomas Mathews arbore un pavillon blanc à son mât de pavillon pour signaler à Lestock de forcer de voiles. Lestock ne réagit pas. Thomas Mathews envoie alors un lieutenant dans un canot pour donner son ordre de vive voix. Cela reste sans résultat, même après un deuxième envoi de canot.

Peu après, Thomas Mathews renvoie le signal former la ligne de bataille.

Les 2 lignes de vaisseaux courent sur des routes parallèles, plein sud, espacés d'environ 3 milles nautiques.

Thomas Mathews constate que les Français, suivent ses changements de voilure pour rester à son niveau et l'empêcher de viser les Espagnols.

Vers midi, Thomas Mathews craint que les Français, ne cherchent simplement l'attirer au large pour permettre aux Espagnols de passer leurs troupes en Italie sans risque.

Thomas Mathews décide de passer à l'attaque. Il vire à tribord, droit sur la ligne française, entraînant son escadre en ligne de front vers les Franco-Espagnols.

Mais le signal de former la ligne flotte toujours à son mat d'artimon... En conséquence le contre-amiral Rowley, qui commande l'avant-garde, ne comprend pas trop la manœuvre. Il vire à tribord, imitant son chef, mais les 4 navires de tête continuent sur le même cap.

Probablement pour éviter que les Français, virent et puissent prendre entre 2 feux l'escadre britannique qui se dirige vers les Espagnols.

Les Britanniques ont l'avantage du vent de Nord est. La flotte franco-espagnole navigue cap au sud. Les Britanniques l'attaquent sur son flanc gauche.

C'est conforme à la tactique britannique habituelle. En se plaçant du côté du vent, on est maître du moment et du lieu de l'attaque.

Pour les Français, la tactique habituelle est d'être sous le vent.

Cela permet de se dégager plus facilement. Les pièces d'artillerie du côté du vent ont moins de risque de se retrouver trop bas et la fumée des coups de canon ne vient pas boucher la vue de l'ennemi.

Les Britanniques visent l'escadre espagnole, profitant de l'espace existant entre celle-ci et le centre français. Le Namur de Rowley affronte le Real Felipe.

C'est encore un respect des traditions qui voient les chefs s'affronter directement.

Dans le combat, les navires britanniques continuent de respecter les signaux faits par Thomas Mathews. Ils restent en gros sur une même ligne, sans chercher à manœuvrer pour accabler successivement les navires espagnols.

Thomas Mathews oppose donc 2 de ses escadres, blanche et rouge, à la seule escadre espagnole.

Lestock, qui commande l'escadre bleue britannique, et qui déteste son chef suit l'ordre reçu former la ligne de bataille, ignorant l'ordre suivant engager le combat. Il canonne, de loin, les derniers navires espagnols.

La canonnade cause des dégâts de part et d'autre. Le Hercules supporte l'attaque de 3 vaisseaux britanniques et doit sortir de la ligne.

Le Poder, navire de compagnie, soutient l'attaque du Somersert. Puis il doit se mesurer aux Bedford, Dragon et Kingston. Il finit par amener son pavillon devant le Berwick de Edward Hawke.

Du côté britannique, c'est le Marlborough qui souffre le plus, avec plus de 150 hommes tués ou blessés, quasiment démâté et totalement hors de combat.

Les Britanniques utilisent le brûlot Ann Galloway. Il vise le navire le Real Felipe qui échange bordée sur bordée avec le Namur.

Le navire de Don José Navarro est dégagé par le Brillante. Son matelot d'arrière canonne le brûlot et le fait exploser sans qu'il ne cause de dommages. Le lieutenant Mackey, commandant, l'artificier et 4 marins sur les 45 hommes d'équipage sont tués dans l'explosion.

À 15h00, Élysée de Court La Bruyère, l'amiral français, non engagé, signale à son avant-garde de virer pour prendre les Britanniques entre 2 feux. Pierre Gabaret, dans un premier temps, ne voit pas le signal. Les 3 premiers vaisseaux français commencent à virer puis, voyant que leur chef ne manœuvre pas, reprennent le cap initial.

Élysée de Court La Bruyère réitère son ordre. Pierre Gabaret l'exécute, il vire en succession alors que l'ordre était de virer simultanément.

Rowley signale alors à ses navires de virer à leur tour.

Les Français, passent à portée de mousquet de l'arrière des 3 navires de tête britanniques mais ne tirent pas.

Au passage, les Franco-Espagnols reprennent possession du Poder, avant même qu'Edward Hawke ait pu retirer son équipage de prise.

Le navire est tellement avarié qu'il sera coulé le lendemain.

Thomas Mathews fait virer ses navires à son tour et l'action prend fin. Personne ne cherche à reprendre le combat.

Les Français et les Espagnols gagnent Carthagène et les Britanniques Minorque.

La bataille a un retentissement immense car elle est comprise par tout le monde comme une défaite anglaise et perçue en Espagne comme une grande victoire.

Toulon est débloqué. Les Espagnols peuvent quitter la France.

Les conséquences militaires sont limitées mais les conséquences disciplinaires sont plus importantes.

Thomas Matthews passe en cour martiale et est mis à la retraite.

Lestock, lui, est acquitté, ayant pu s'abriter derrière une obéissance aveugle aux ordres reçus.

Les Espagnols se plaignent du peu de soutien reçu de leurs alliés alors qu'ils n'auraient jamais pu affronter seul la Navy sans le soutien de l'escadre de Toulon.

Pour plaire à Madrid, Versailles relève de son commandement Élysée de Court La Bruyère.

Pour son action, Juan José Navarro reçoit le titre de marquis de la Victoire (marqués de la Victoria).

La bataille du cap Sicié, appelée bataille de Toulon par les Anglais et les Espagnols, va faire prendre conscience dans les grandes marines européennes :

Elle a pour conséquence la recherche de nouveaux modes de commandement que les Britanniques sauront les premiers mettre en application.


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